samedi 27 janvier 2024

Chapelle Saint-Sava du Fort Foch


Entre le 22 mars et le 11 avril 1944, des prisonniers de guerre yougoslaves accomplissaient une merveille. Ils ont réussi à transformer une pièce du Fort Foch, situé à Niederhausbergen, aujourd’hui centre de primatologie, en véritable église orthodoxe. 

L'ancien fort Kronprinz est construit vers 1875 pendant la période de l'annexion de l'Alsace-Lorraine et fait partie du camp retranché de Strasbourg. Utilisé pendant la Deuxième Guerre mondiale comme prison, la chapelle est décorée en 1944 par des prisonniers de guerre yougoslaves (principalement les peintres Pavle Vasic et Stanislav Belosanski) qui se sont inspirés des peintures murales des monastères serbes du Moyen Age. L'édifice, endommagé par une explosion en 1952, abrite actuellement un centre universitaire (la faculté de primatologie).

À l’occasion des travaux d’agrandissement des locaux en 1989, l’attention a été portée dans la chapelle orthodoxe Saint-Sava, sur un ensemble de peintures à caractère essentiellement religieux qui évoque les monastères médiévaux.

Sources: Orthodoxie.com et Monuments historiques

dimanche 26 novembre 2023

Ste Geneviève et le miracles des ardents

UNE EPIDEMIE EN 1130

De tous les hauts faits posthumes accomplis par sainte Geneviève, le « Miracles des Ardents » est certainement l’un des plus célèbres, puisque sa date restera capitale dans l’histoire du culte de la patronne de Paris. En effet, c’est à la suite de ce miracle que fut prise l’habitude pour les Parisiens d’organiser, lors des grandes calamités publiques, des processions derrière la châsse qui contenaient les reliques de sainte Geneviève.


 Ce fut en 1130, sous le règne de Louis VI le Gros, que se déclara une épidémie appelée « le mal des ardents », « le feu sacré » ou « feu de saint Antoine ». Les personnes atteintes par ce mal horrible, étaient dévorées par un feu intérieur qui se localisait aux pieds, aux mains, à la poitrine, aux joues. Ensuite le corps se desséchait, devenait noir et en très peu de temps, les malades mourraient dans des souffrances atroces. A Paris, ce fléau, fit, dit-on, 14000 morts.


Cette maladie survenait après la consommation de seigle dont les épis avait été contaminés par un parasite ou « ergot », une sorte de champignon vénéneux. L’ergot n’est pas un parasite constant du seigle, car il apparaît surtout durant les années pluvieuses. Par conséquent, au Moyen Age, les populations qui souvent étaient confrontées à la pénurie consommaient régulièrement des céréales altérées, et connurent ainsi à diverses reprises des épidémies dévastatrices


        Le récit de ce qui s'est passé à Paris nous a été transmis par plusieurs historiens contemporains. Suivons le texte du bréviaire de Paris (ed.1765) :


LE RECIT DU MIRACLE DES ARDENTS


Plusieurs historiens contemporains nous ont transmis le récit du « Miracle des Ardents ».

Il apparaît notamment dans le texte du Bréviaire de Paris (ed. 1765) :


" Après qu'on eut eu recours inutilement aux remèdes et aux médecins, on s'adressa au souverain Maître de la vie et de la santé; et pour être exaucé, on implora la protection de la sainte Vierge.

Les fidèles, non seulement de la ville de Paris, mais des lieux les plus éloignés, venaient en pèlerinage dans l'église de Notre-Dame en si grand nombre, que les Clercs trouvaient à peine le temps de faire leur Office et de recevoir les offrandes des peuples.

Etienne, alors évêque de Paris, qui était regardé comme le père des pauvres, (titre qu’il soutenait par l'exercice journalier de l'hospitalité la plus généreuse), et qui veillait en véritable pasteur au salut de son troupeau, ordonna des processions publiques et voulut que chaque église vint à la Cathédrale avec ses reliques; afin d'obtenir par l'intercession des Saints le pardon des péchés et la délivrance du mal qui en était le châtiment.

Mais comme la maladie continuait avec la même violence, l'évêque Etienne, alors, se rappelant les grands miracles opérés par l’intercession de sainte Geneviève demanda aux chanoines de l’église Sainte-Geneviève d’organiser une nouvelle procession du Clergé à la Cathédrale avec la châsse de la patronne de Paris. On choisit donc dans le Clergé de sainte Geneviève des personnes d'une piété reconnue, pour porter la châsse: et le jour marqué, l'évêque vint avec le Clergé de la Cathédrale, au milieu d'un concours extraordinaire, prendre la châsse de la sainte, qui de là fut portée solennellement à Notre-Dame. Les rues étaient encombrées de peuple accouru de toutes parts, ce qui ralentit considérablement la marche. Elle fut aussi considérablement retardée par le soin que pris Etienne de faire compter exactement le nombre des malades. Le vertueux évêque avait déjà un pressentiment de la grâce qui allait être accordée.

Effectivement, au moment où la châsse entra dans la cathédrale, tous les malades, ( on a retenu leur nombre : cent ) ; furent subitement guéris par le simple attouchement de cette châsse à l'exception de trois seulement qui probablement avaient manqué de foi et de confiance en Dieu.

Les fidèles surpris de cette merveille, se répandirent en actions de grâces ".


 LA FÊTE DE SAINTE-GENEVIEVE DES ARDENTS

Il est inutile de rappeler que l’église cathédrale n’avait pas alors la même étendue qu’aujourd’hui.

La protection de la sainte ne se borna pas à ce nombre (100) qui déjà important était peu considérable par rapport à la multitude des malades en ville.

A dater de ce jour, le fléau se ralentit peu à peu, et bientôt il cessa de désoler la France. L’événement a dû frapper les contemporains par son côté spectaculaire, car dès l’année suivante en 1131, le pape Innocent II alors en exil en France, fut lui-même touché par le récit qu’on lui fit du miracle et ordonna que sa mémoire en soit perpétuée par une fête solennelle. Depuis lors, on célébra cette fête connue sous le nom de « Sainte Geneviève du Miracle-des-Ardents », le 26 novembre jusqu'à la terrible Révolution Française.

Le 4 avril 1791, après décision de l’Assemblée constituante, la nouvelle église Sainte Geneviève cessa d’être un lieu de culte pour devenir « le Panthéon des grands hommes de la liberté ». L’année suivante, la châsse de Sainte Geneviève fut retirée du Panthéon, et remise sans faste à l’Eglise Saint-Etienne-du-Mont, le 14 août 1792. Ainsi ce fut le 26 novembre 1792, qu’eut lieu la dernière commémoration du Miracle-des-Ardents. La foule des pèlerins venue des campagnes environnantes passa la nuit dans l’église Saint-Etienne-du-Mont où la grande messe fut célébrée à minuit.

Par ordre de la Commune, le 9 novembre 1793, la châsse de sainte Geneviève était transférée à l’Hôtel des Monnaies, puis brisée. Le 21 novembre 1793, les reliques de la première sainte française, décrites comme les « ossements d’un cadavre et d’une tête », sont brûlées sur la place de Grève et les cendres jetées à la Seine.

Depuis, c’est le deuil. L’abbaye de Sainte Geneviève est dévastée et la nouvelle église Sainte-Geneviève devenant le Panthéon, le nom de Dieu inscrit sur son frontispice disparaîtra. Il appartient maintenant à Dieu seul de savoir si un jour ce sanctuaire sera de nouveau dédié à la patronne de Paris.

Malgré tout, le culte de sainte Geneviève persiste partiellement depuis les destructions profanatrices de la Révolution.


" AUJOURD’HUI, SAINTE GENEVIEVE INTERCEDE POUR NOUS "

Tous les ans, pendant la neuvaine de sa fête du 3 au 11 janvier, les fidèles l’implorent pour qu’elle continue de veiller sur Paris.

 

Que la mémoire du " Miracle-des-Ardents " devienne pour nous un gage irréfutable de son secours, de son aide prompte.


C’est toi,

tendre Geneviève,

qui joins tes prières aux nôtres

Et ce que le Très-Haut

refusait inexorablement

à nos seules supplications,

Il l’a accordé aussitôt aux tiennes,

La mort est mise en fuite

et le peuple est délivré.


Vierge compatissante,

Toi, dont les demandes

ne sont jamais rejetées,

Fais cesser nos maux,

et apaise le Très-Haut

dont nos péchés

ont provoqué la colère.

( Hymne de l’Office du 26 novembre )


Tiré du site dédié à la veillé de prière de Sainte Geneviève du miracle des ardents. Les textes de l'office sont sur le site.

 

Sainte Geneviève, patronne de Paris

prie Dieu pour nous.

lundi 31 juillet 2023

Vie de St Germain d'Auxerre

 


VIE de SAINT GERMAIN d’AUXERRE

(D’après M. Quantin (1814-1891), archiviste-paléographe, directeur de la Bibliothèque d’Auxerre, et les Mémoires de l’Abbé Lebeuf)